Il est certainement salutaire pour certains couples de se séparer. La vie
est même emplie de situations si douloureuses que cette solution peut devenir
la seule possible.
Cependant il est regrettable que de nombreux couples arrêtent leur
histoire au moment où elle commence. Là
où la passion s'arrête l'amour de l'autre commence.
Là où les travers gênants se révèlent, il y a une invitation à
la rencontre avec soi-même.
Plutôt que d'accomplir cette rencontre de l'autre et de soi-même,
l'inconfort momentané (mais qui peut durer un peu quand même), pousse à
abandonner le couple présent... et à aller vers quelqu'un d'autre.
Si la séparation n'était pas une
fuite, le nouveau couple peut être
excellent.
Si la séparation était une fuite il reste des attachements à l' "ex"! Le
pire est que le nouveau couple ne tarde pas à révéler des similitudes avec
ce qu'on avait fui dans l'ancien. Encore une fois,
inconsciemment on ne le
choisit pas au hasard.
Plus les situations se répètent, plus cela signifie qu'elles nous
invitent à reconsidérer une part de notre histoire personnelle ou familiale
que nous avons oubliée ou rejetée. Vous trouverez à ce sujet de nombreux
détails dans la page psychothérapie.
Manque
d'écoute: Il est étonnant de voir une personne se plaindre
du manque d'écoute de son conjoint... alors qu'elle ne s'est jamais
sentie écoutée par ses parents. On voudrait dire qu'elle n'a pas de
chance!
Alcoolisme:
Ou encore telle personne dont le père était
alcoolique... et qui épouse un homme qui devient alcoolique.
Maltraitance:
Ou encore tel homme qui, enfant, a subi des
maltraitances de la part de sa mère... et qui épouse une femme qui
s'avère violente avec leur enfant le jour où ils en ont un.
Enfant
non reconnu: Ou encore cette femme dont le mari à reconnu
un enfant d'un premier mariage alors qu'il n'en est probablement pas le
père (et il le sait). Cette femme se sent anormalement bouleversée à
chaque fois que cet enfant dit "papa" à son mari... or la grand-mère de cette femme a été enceinte de sa mère pendant la guerre et le
grand-père n'a jamais reconnu cette enfant qu'il a pourtant élevée... car
il n'a jamais cru qu'elle était de lui. Cette homme a souffert de croire
cela et sa femme a souffert qu'il le croit et l'enfant a été élevée au
milieu de cette détresse.
Quand une difficulté surgit dans un couple de façon
récurrente, il est
souvent judicieux d'examiner les similitudes dans l'histoire personnelle et
familiale de chacun, afin d'y localiser les zones de blessure qui attendent .
Ensuite on peut y accomplir les écoutes, réhabilitations et réconciliations
correspondantes.
Alors ce qui au début avait l'air d'un problème disparaît, non pas parce qu'on
l'a résolu, mais parce qu' il cesse d'être nécessaire.
S'il faut savoir reconnaître tous les enjeux subtils ci-dessus, il ne faut
pas omettre des choses simples. Parfois une situation de couple est
difficile, juste parce qu'il y a des choses non dites ou mal comprises.
Cela se produit d'autant mieux qu'
il n'y rien de tel que "d'aimer
quelqu'un" pour ne pas l'entendre. On le
"connaît" tellement qu'on sait ce qu'il pense, ce qu'il
va dire, ce qu'il ressent. Finalement on l'imagine
plus qu'on ne le voit. On finit même, parfois, par ne plus être
conscient de lui. Il est fondamental de ne
pas penser à la place de l'autre même si on croit tout connaître de
lui.
Rétablir la communication, accorder à l'autre que ses ressentis
évoluent, changent. L'entendre dans ce qu'il a à dire, et non pas dans ce
qu'on croit qu'il veut dire. Et ceci touche tous les thèmes de la vie de
couple, dont naturellement la sexualité.
La sexualité est moins tabou aujourd'hui qu'il y a une trentaine d'années.
Mais il reste du chemin. La libération sexuelle ne
se mesure pas au nombre de partenaires (cela indiquerait plutôt
une insatisfaction permanente). Être libre, c'est plutôt être capable de la vivre sans
gène et d'évoquer, de
parler avec son partenaire de ce qu'on ressent.
C'est être attentif à ce qu'il ressent. Être capable d'aborder avec lui ce qui a trait au plaisir, sans que ça évoque un parfum
de honte. Il appartient à chacun de voir ce qu'il peut accepter de dire ou
d'entendre.
Peut-être faut-il une part de jardin secret? Mais trop de secrets tuent
l'amour. Rien ne vaut un partage libre et serein qui permet à chacun de
vraiment rencontrer l'autre dans tout ce qu'il a de plus
précieux, de
plus intime, de plus aimant (mais aussi dans ce qu'il a en lui de plus inquiet
ou blessé). Il faut pouvoir rencontrer l'autre dans toute sa dimension
présente et passée. Le rencontrer et lui permettre de nous rencontrer.