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3 V, VI, VII

V) Tensions et ruptures

Il est certainement salutaire pour certains couples de se séparer. La vie est même emplie de situations si douloureuses que cette solution peut devenir la seule possible. 

Cependant il est regrettable que de nombreux couples arrêtent leur histoire au moment où elle commence. Là où la passion s'arrête l'amour de l'autre commence. Là où les travers gênants se révèlent, il y a une invitation à la rencontre avec soi-même. 

Plutôt que d'accomplir cette rencontre de l'autre et de soi-même, l'inconfort momentané (mais qui peut durer un peu quand même), pousse à abandonner le couple présent... et à aller vers quelqu'un d'autre. 

Si la séparation n'était pas une fuite, le nouveau couple peut être excellent. 
Si la séparation était une fuite il reste des attachements à l' "ex"! Le pire est que le nouveau couple ne tarde pas à révéler des similitudes avec ce qu'on avait fui dans l'ancien. Encore une fois, inconsciemment on ne le choisit pas au hasard.

Plus les situations se répètent, plus cela signifie qu'elles nous invitent à reconsidérer une part de notre histoire personnelle ou familiale que nous avons oubliée ou rejetée. Vous trouverez à ce sujet de nombreux détails dans la page psychothérapie.

VI) Les analogies familiales

Manque d'écoute: Il est étonnant de voir une personne se plaindre du manque d'écoute de son conjoint... alors qu'elle ne s'est jamais sentie écoutée par ses parents. On voudrait dire qu'elle n'a pas de chance!

Alcoolisme: Ou encore telle personne dont le père était alcoolique... et qui épouse un homme qui devient alcoolique.

Maltraitance: Ou encore tel homme qui, enfant, a subi des maltraitances de la part de sa mère... et qui épouse une femme qui s'avère violente avec leur enfant le jour où ils en ont un.

Enfant non reconnu: Ou encore cette femme dont le mari à reconnu un enfant d'un premier mariage alors qu'il n'en est probablement pas le père (et il le sait). Cette femme se sent anormalement bouleversée à chaque fois que cet enfant dit "papa" à son mari... or la grand-mère de cette femme a été enceinte de sa mère pendant la guerre et le grand-père n'a jamais reconnu cette enfant qu'il a pourtant élevée... car il n'a jamais cru qu'elle était de lui. Cette homme a souffert de croire cela et sa femme a souffert qu'il le croit et l'enfant a été élevée au milieu de cette détresse. 

Quand une difficulté surgit dans un couple de façon récurrente, il est souvent judicieux d'examiner les similitudes dans l'histoire personnelle et familiale de chacun, afin d'y localiser les zones de blessure qui attendent . Ensuite on peut y accomplir les écoutes, réhabilitations et réconciliations correspondantes. 

Alors ce qui au début avait l'air d'un problème disparaît, non pas parce qu'on l'a résolu, mais parce qu' il cesse d'être nécessaire.

VII) Voir ou imaginer l'autre?

S'il faut savoir reconnaître tous les enjeux subtils ci-dessus, il ne faut pas omettre  des choses simples. Parfois une situation de couple est difficile, juste parce qu'il y a des choses non dites ou mal comprises.

Cela se produit d'autant mieux qu' il n'y rien de tel que "d'aimer quelqu'un" pour ne pas l'entendre. On le "connaît" tellement qu'on sait ce qu'il pense, ce qu'il va dire, ce qu'il ressent. Finalement on l'imagine plus qu'on ne le voit. On finit même, parfois, par ne plus être conscient de lui. Il est fondamental de ne pas penser à la place de l'autre même si on croit tout connaître de lui.

Rétablir la communication, accorder à l'autre que ses ressentis évoluent, changent. L'entendre dans ce qu'il a à dire, et non pas dans ce qu'on croit qu'il veut dire. Et ceci touche tous les thèmes de la vie de couple, dont naturellement la sexualité.

La sexualité est moins tabou aujourd'hui qu'il y a une trentaine d'années. Mais il reste du chemin. La libération sexuelle ne se mesure pas au nombre de partenaires (cela indiquerait plutôt une insatisfaction permanente). Être libre, c'est plutôt être capable de la vivre sans gène et d'évoquer, de parler avec son partenaire de ce qu'on ressent. C'est être attentif à ce qu'il ressent. Être capable d'aborder avec lui ce qui a trait au plaisir, sans que ça évoque un parfum de honte. Il appartient à chacun de voir ce qu'il peut accepter de dire ou d'entendre. 

Peut-être faut-il une part de jardin secret? Mais trop de secrets tuent l'amour. Rien ne vaut un partage libre et serein qui permet à chacun de vraiment rencontrer l'autre dans tout ce qu'il a de plus précieux, de plus intime, de plus aimant (mais aussi dans ce qu'il a en lui de plus inquiet ou blessé). Il faut pouvoir rencontrer l'autre dans toute sa dimension présente et passée. Le rencontrer et lui permettre de nous rencontrer. 

 

APPLICATIONS FAMILIALES 
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