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4 IV, V, VI, VII

IV) Nier n'est pas aider

Quand l'enfant grandit, la maladresse reste. Il marche, il tombe, il pleure. Quelqu'un s'approche et lui dit gentiment " Ne pleure pas, c'est rien!"... et il pleure encore plus.

Ici aussi il est judicieux de l'entendre plutôt que de chercher à l'apaiser. "Tu as mal?" il dit que "oui"... alors on lui demande "Où ça, montre moi?" il montre son genou. On continue par "Tu t'es fait mal sur quoi?" Il montre l'endroit où il est tombé. A chacune de ses réponses on valide par un "D'accord", ou "Ok" ou un signe de tête. On lui demande enfin "Comment te sens tu?"...curieusement il répond "ça va!" et il repart jouer. C'est beaucoup plus efficace que le "C'est rien!"

Nous retrouverons ce processus à toutes les étapes de la vie, aussi bien avec les enfants qu'avec les adultes. 

V) L'adolescence (quand ils échappent)

Nouvelle étape de l'individualisation où il n'est plus un enfant... mais pas encore un adulte. Ce statut "entre deux" lui rend difficile de se situer, d'autant plus que son schéma corporel change brutalement et qu'il ne se reconnaît plus, même physiquement. Souvent il n'aime pas cette nouvelle apparence et c'est l'époque des multiples complexes.

Ceci est aggravé par l'émergence de sa sexualité qui lui donne envie de séduire.

Quand viennent les chagrins d'amour les négations du ressenti n'apportent pas l'aide espérée. Les affirmations du genre "mais c'est pas grave, un de perdu dix de retrouvé" sont comme un glaive dans leur cœur. L'intention de celui qui le dit ,est sans doute généreuse, mais le résultat est destructeur.  Quand  il dramatise telle ou telle imperfection de son corps, on lui dit également  "mais moi je te trouve très bien" pour le rassurer... on l'agace car il ne se sent pas entendu.

A tout cela s'ajoute le fait qu'il doit s'individualiser par rapport à ses parents mais qu'il a terriblement besoin d'eux. Alors il s'en sort en les rejetant un peu... ou beaucoup! A défaut de s'individualiser il devient individualiste.

Il est important de comprendre ce processus pour mieux entendre son enfant adolescent. Il est important aussi de travailler sa propre individualisation en tant que parent car, bien qu'adulte, nous ne sommes pas forcément encore clairs sur le sujet. C'est une base pour mieux communiquer avec lui et qu'il communique mieux avec nous.

Pour les parents c'est d'autant plus délicat que l'adolescence de leur enfant leur rappelle la leur (qui n'était pas forcément rose non plus). S'y ajoute aussi qu'à cette époque de la vie où on a des enfants ados, on a en même temps des parents âgés. C'est aussi le milieu de sa propre vie (40 /50 ans) et c'est aussi le passage d'une étape à une autre. Voir comment exploiter ces  résonnances personnelles dans les pages applications à soi-même.  Voir aussi le passage de l'intérêt à l'attention avec le sens de la déprime.

VI) Leur vie amoureuse

Voilà une étape moins coincée qu'autrefois mais toujours surprenante pour les parents. Ils n'imaginent pas plus la sexualité de leurs enfants que leurs enfants n'imaginent celle de leurs parents. Étonnant ce monde où tout le monde fait l'amour en pensant que les autres ne le font pas!

Être indiscret n'est pas souhaitable, mais  ne pas en parler non plus. L'argument de la discrétion est souvent un alibi à la gêne qu'ont les parents à aborder le sujet. 

Pour aborder un tel sujet  avec plus d'aisance (sans chercher à être parfait) il suffit d'apprendre à considérer son enfant comme un individu plutôt que de ne considérer que son statut familial "enfant"

VII) Leur vie adulte (quand ils partent)

Vient plus rapidement qu'on ne le pensait, le moment où ils quittent la maison.  D'abord un peu pour leurs études, puis pour vivre leur vie de couple ou de célibataire.

Une étape qu'ils souhaitent (souvent en la redoutant un peu) mais à laquelle les parents résistent (même s'ils sont contents pour leur enfant). Ce moment d'acceptation réciproque de l'individualisation (et oui encore une fois) se fait bon gré mal gré. Il ne se réalise souvent que partiellement.

Il en restera des séquelles qui font cette alchimie familiale où l'amour cherche à s'exprimer. Où chacun cherche à être aimé. Où même à travers plusieurs générations des êtres ont vécu des choses fortes dont le ressenti attend toujours d'être pris en compte (et génère des répétitions transgénérationnelles).

Être présent sans être étouffant. Savoir conseiller en écoutant vraiment (pas de solutions toutes faites). Aider sans commettre d'ingérence, sans s'immiscer à leur place dans leur vie. Être proche et chaleureux en évitant l'affectivité (lire la définition de l'affectivité en cliquant sur le mot!)

Et surtout, tout en étant proche d'eux, ne pas oublier de vivre sa propre vie à soi. Les enfants ont besoin que leurs parents existent. Pour que les parents existent il faut  qu'ils aient un peu de bonheur. Pour qu'ils aient du bonheur, il faut aussi qu'ils pensent à eux.

Si des parents  égoïste sont une souffrance pour les enfants, des parents du genre "je fais tout pour toi et je ne veux rien pour moi" sont source de tristesse et d'inconscience. Le meilleur cadeau qu'on puisse faire à ceux qu'on aime, en plus de les aimer,  c'est d'exister et d'être heureux.

A défaut (on n'a pas toujours la chance d'être heureux) c'est d'exister et de partager les choses de la vie telles qu'on les ressent. Pas de masques et beaucoup d'authenticité permettent une vraie rencontre qui ne fait pas regretter le passé.

 

APPLICATIONS FAMILIALES 
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