Tout ce qui est écrit dans ces pages sur la communication
est applicable à soi-même. Mais comment faire pour se rencontrer quand toute
notre culture nous a proposé de s'éviter? N'avez-vous pas si souvent
entendu: "ne t'écoute pas tant, domine toi, essaie de te
dépasser!"
Pour se rencontrer, l'obstacle est la culpabilité et l'outil est le
stress!
La culpabilité, comme le mot l'indique, c'est quand on se
coupe de soi car
on ne s'aime pas. Cette rupture de soi avec soi, nous semble juste, car ce que nous avons
été ou ce que nous avons fait est
estimé comme étant mauvais. Mais en même temps, cette culpabilité nous ampute d'une base, en nous enlevant une part de soi.
Contrairement aux apparences, le fait d'être toléré ou pardonné ne résout rien
car nous
restons mauvais et amputé! Cela peut sembler anodin car, au fond, cette part de soi ne semble pas si précieuse!
Nous avons été nuls... alors... quelle importance?
Justement c'est là le problème. L'habitude est de juger plutôt que
d'entendre. Nous n'exerçons pas ce talent qu'avec autrui. Nous sommes
aussi habiles à le mettre en œuvre vis-à-vis de nous-mêmes.
Ce qui cloche en nous
c'est
le peu d'écoute et d'amour que nous nous accordons
à nous-mêmes. Aller à la rencontre de soi pour comprendre ce qui s'est passé
est plus important que développer la honte ou l'oublie de soi. Pour cela il
faut un peu de sensibilité et un peu de confiance. Pour avoir cette
confiance, il faut savoir que derrière ce qui a l'air d'une erreur, il se
cache un projet inconscient... et que ce projet n' a rien d'horrible!
Être sensible aux processus de vie qui s'accomplissent en soi est fondamental. Ce
qui dérange est souvent ce qui éclaire. C'est tout le sens de la Maïeusthésie
et de la psychothérapie (cliquez si vous
souhaitez ouvrir ces pages).
Être sensible c'est être lucide.
C'est avoir de l'acuité et du discernement. Quand la sensibilité fait
défaut, nous tombons dans la sensiblerie et l'émotivité. Si cette
émotivité nous perturbe trop, nous tenterons alors de nous blinder pour y échapper...
du même coup nous échappons aussi à la vie et c'est très insatisfaisant.
Alors l'émotion revient, comme un signe précurseur d'une possible résurrection
de la conscience. Si tout se passe bien la sensibilité revient.
La sensibilité c'est être lucide, l'émotivité c'est être aveuglé.
L'émotivité est une phase intermédiaire entre l'anesthésie (blindage) et
la sensibilité (acuité)
Que n'a-t-on pas écrit sur le stress? Remarquons simplement le sens du verbe
"to stress" en anglais. Il
signifie souligner, faire ressortir, mettre en
évidence.
Ce sens me plait, car il décrit parfaitement ce qui se passe. Le stress apparaît quand nous
avons été insuffisamment sensibles. Manque de sensibilité à ce ou ceux qui
nous entourent ou bien manque de sensibilité à nous-mêmes.
Ce qui nous
stresse, comme un lien hypertexte
nous indique que là il y a quelque chose à approfondir. Il suffit de cliquer
dessus. Souvent nous optons plutôt pour la fonction "effacer"!
Exemple: Ce monsieur qui, de façon tout
à fait inacceptable, est violent avec sa compagne. Dans un travail
thérapeutique il découvre qu'il essayait ainsi de se rapprocher de son
père très violent et de comprendre les peurs de son enfance. Ceci
accomplit, sa violence disparaît.
Nous sommes bien loin de la maîtrise de soi... car
en fait il n'y a rien à maîtriser... il y a plutôt quelque chose à
entendre, quelqu'un à rencontrer en soi : l'un de ceux qu'on a été ou l'un
de ceux dont on est issu. Explications sur cet exemple au paragraphe "La
vie comme guide" page suivante au chapitre "QUAND
L'INCONFORT SE FAIT INVITATION"
Avant de passer à la page suivante
vous vous pouvez aussi lire quelques précisions en cliquant ici sur les
applications
professionnelles et la gestion
des conflits