Si notre passé a été malheureux, nous avons
l'impression qu'il perturbe notre présent avec
une mauvaise influence du style "cause à effet"? En réalité, les
évènements ne sont pas la cause de nos difficultés
psychologiques. La vraie cause, ce ne sont pas les circonstances
historiques survenues, mais la façon dont nous les avons vécues.
Si ce que nous avons vécu
autrefois joue un rôle sur notre comportement et notre façon d'aborder la
vie aujourd'hui, nous le devons avant tout à ce que nous en avons fait : Si notre
présent est perturbé, ce n'est pas à cause des zones
blessées de notre vie, mais spécialement pour
elles, afin qu'on n'oublie pas un jour d'en prendre soin et d'en
restaurer l'intégrité.
Quand l'expérience, déjà acquise, est assez riche
pour intégrer ce qui se passe, il y a une
croissance dans laquelle l'expérience
nouvelle s'ajoute aux anciennes et nous permet de gagner de l'assurance, de l'affirmation de soi, de l'humilité, une plus grande ouverture
aux autres, une plus grande sécurité, etc...
La structure psychique se constitue.
Elle gagne en richesse et en stabilité. C'est la façon naturelle
de vivre ce qui se passe de
nouveau à chaque instant avec un profond plaisir de vivre ou au moins un
sentiment d'apprentissage ou d'enrichissement. A tous ceux que nos avons
été, s'ajoute celui que nous sommes à chaque instant afin d'étoffer la
dimension de l'individu, du Soi, ce que les psychologue existentiels nomment
"l'Être là". La problématique de l'équilibre est la libre
circulation du flux de vie entre ces différentes parts de Soi (publication de
mars 2005 "Libido amour et
autres flux" et de novembre 2005 "Le
ça, le moi, le surmoi et le SOI")
Le vécu
de chaque instant ne dépend pas que des circonstances présentes. Il dépend
aussi du bagage reçu de notre expérience antérieure et s'appuie sur nos ressources
internes ainsi engrangées.
Quand
l'expérience déjà acquise ne permet pas de comprendre ni d'intégrer ce qui se
passe, il s'opère alors une double réaction de
survie. La zone
de vie en "surcharge", est alors gérée par l'apparition conjointe
d'une rupture et
d'un
attachement :
Rupture :
La part de soi trop touchée pour qu'on puisse en écouter le désarroi se
trouve mise à l'écart pour nous assurer un relatif confort. Cette
réaction d'anesthésie spontanée est
une pulsion de survie.
Il en résulte que nous nous coupons de la
part de nous-mêmes qui a souffert et la
laissons entre parenthèse dans un coin de notre histoire. Elle est trop immature, trop fragile pour se placer dans notre conscience. Comme un
prématuré,
elle restera en "couveuse" dans
un coin de notre inconscient qui jouera
pour elle le rôle d'un service de néonatalogie ! C'est en partie à
cause de sa fragilité et en partie à cause de notre incapacité actuelle
à en prendre soin (comme une mère qui serait trop déprimée pour
s'occuper de son enfant prématuré juste après sa naissance)
Attachement
: Dans le même temps il
se crée un lien qui nous permettra d'y
revenir
plus tard. Nous gardons une ligne avec le
"service de néonatalogie" où se trouve cette part immature de
nous-mêmes, car l'amputation, quoique salutaire
sur le moment, est invalidante. Il en
résulte donc cette pulsion de vie
qui portera inconsciemment à la retrouver. Ce qui a jadis été écarté
revient ainsi afin de de nous rendre l'intégrité
de notre structure psychique jusque-là amputée.
(publication de avril 2004 "Communication
thérapeutique")
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Les
chapitres suivants traitent de cette structure psychique, des parts
manquantes et de leur réhabilitation.