Les
parts manquantes reviennent à avoir supprimé des pièces d'un puzzle. Comme
si nous avions amputé des parts de soi et les avions éparpillées dans notre
monde intérieur afin de ne plus les percevoir. Ce sont des parts
douloureuses de soi, qu'autrefois nos moyens du moment ne nous permettaient pas d'emmener avec
nous.
La
maturité permet généralement d'accéder à une plus grande capacité de
conscience, de sensibilité et d'intégration. Nous pouvons alors récupérer
ces morceaux amputés, dispersés notre monde intérieur. Nous sommes devenus capables non seulement de les accueillir, mais
aussi d'en prendre soin. Nous aurions peut être
préféré
les oublier définitivement (pulsion de survie et de confort)? Mais la
pulsion
de vie nous en empêche. Inconsciemment nous savons très bien que ces
parts de nous mêmes sont précieuses, même si elles ont de la
souffrance. Ce qui s'est passé n'est pas forcément précieux, mais celui
qu'on était à ce moment là, l'est.
Alors
celui que nous sommes va prendre soin de celui que nous avons été.
Pareil à Isis dans la mythologie cherchant les morceaux épars de son
époux assassiné et démembré nous cherchons ces morceaux épars de
nous-mêmes. En rassemblant les morceaux retrouvés du bien aimé, Isis a témoigné tant d'amour qu'il est revenu à la vie et ils ont eu un fils.
Comme elle, nous devons aimer ces parts venant reconstituer notre structure
psychique. C'est ce qui la ramènera à plus de vie et nous permettra
d'engendrer tous ceux que nous deviendrons.
II)
D'abord localiser
(la localisation devra
être suivie de la réhabilitation)
Avant de prendre soin de celui que
nous avons été il est souhaitable de le localiser. Comme nous l'avons vu
au chapitre 1, dans le paragraphe accès à notre vécu,
la mémoire n'est pas le meilleur outil. Le
meilleur accès c'est par le présent et par ce que nous ressentons dans ce
présent. Quand quelque chose nous dé-range,
mettons du soins à offrir de l'attention à notre
ressenti. C'est souvent une part antérieure de nous qui nous
interpelle... nous ressentons simplement ce que cette part de nous a
ressenti à l'époque... cette part de nous porte toujours une pesanteur
et "nous demande de
l'aide". Vous en trouvez tous les détails dans la publication d'avril
2004 "Communication
thérapeutique")
Ce ressenti n'est pas un problème
à combattre, mais un chemin qui s'ouvre vers une part de vie qui attend sa
place, vers une part de soi à naître. Il faut envisager un accompagnement
de la naissance et non une élimination de ce qui gêne. Pour que le
"travail d'accouchement" se fasse néanmoins sans trop de douleur,
il mérite le soutient d'un "praticien accoucheur" : un
psychothérapeute. Ce sera le cas en particulier d'un psychothérapeute maïeustésiste.
Le guidage
non directif est l'outil majeur du thérapeute en maïeusthésie. Vous en
trouverez certains éléments dans la page communication au chapitre conséquences
de l'état communicant.
Mais c'est
encore un peu plus que dans la communication, car ici les questions et le guidage
invitent surtout à préciser les ressentis et tout ce qui vient à
l'esprit . C'est un voyage du patient dans son propre paysage
intérieur où le
patient guide le thérapeute.
Le patient montre la route et
le thérapeute conduit. L'attitude neutre et bienveillante du thérapeute n'a pas pour projet
d'aboutir à une zone mauvaise de l'inconscient à laquelle il faudrait tordre le coup pour
libérer le patient. Ce serait même une faute grave,
au mieux rendant le travail inefficace, au pire le rendant dangereux.
Le guidage
non directif est basé sur un étroit partenariat
entre le patient et le thérapeute. Il est encore
plus important pour le thérapeute
d'avoir confiance en son patient qu'en lui-même.
C'est grâce au patient qu'il conduit le cheminement dans le paysage
intérieur de
celui-ci, mais il le fait en respectant scrupuleusement les
indications qu'il reçoit de lui car ce dernier est le seul à avoir la carte de
son monde. Si la thérapie est nécessaire c'est qu'il a souvent besoin, qu'on lui demande de
regarder sa carte
pour penser à en examiner les détails.
On
pourrait comparer cette situation à celle de deux coéquipiers dans une
voiture. Il y a le pilote (le thérapeute), celui qui conduit. Puis le
co-pilote (le patient), celui qui a la carte, et la lit à la demande du pilote. Quand il lui manque une information
pour conduire, le pilote la demande à celui qui a la carte. Le pilote
ne connaît pas la carte et le copilote regarde les détails quand on les
lui demande.
Vous en trouvez tous les détails
dans la publication d'avril 2004 "Communication
thérapeutique" à "Guidage
non directif")
Page
suivante :
III) Zones de
vie concernées (suite
du guidage non directif)
IV) Réhabilitation