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III) Zones de vie concernées

Ce cheminement, avec le guidage non-directif, est profondément basé sur la sensibilité et les nuances. L'exemple "pilote, co-pilote" du paragraphe précédant est évidemment trop réducteur. 

Cette démarche est très fine et très délicate. Elle permet de localiser rapidement des zones d'existence dans l'enfance, la petite enfance,  la naissance et le prénatal. Mais elle  dépasse même le cadre de l'histoire personnelle puisqu'on accède aussi souvent à des zones "abandonnées" de l'histoire familiale dans laquelle des parents ou grands parents n'ont jamais étés entendus sur leurs ressentis.

Il n'est pas rare qu'une situation présente ne soit que l'expression d'une situation transgénérationnelle non accueillie. Elle est quelque fois connue sur le plan de la mémoire, mais sans qu'aucune nuance des ressentis de chacun n'ait été prise en compte. 

Par exemple : Une mère est angoissée de perdre son bébé. Tout le monde tente de la rassurer. Mais on oublie que l'arrière grand mère a perdu un enfant en bas âge. C'est un fait connu dans l'histoire familiale. On en parle peu car il est souvent difficile d'aborder de tels sujets. Ce n'est donc qu'une connaissance historique qui ne libère de rien. 

Le guidage non-directif permet par exemple de mieux identifier le ressenti de cette femme qu'était la grand mère quand elle à perdu son enfant. Ce ressenti n'aura probablement jamais été entendu par personne dans la réalité de sa dimension (reste à accomplir la phase réhabilitation qui sera abordée au paragraphe suivant). 

Cette approche permet aussi de localiser des circonstances non connues consciemment . Par exemple une personne qui retrouve la fausse couche partielle de sa mère: sa mère a perdu (sans le savoir) le jumeau de la personne pendant sa grossesse.

 

Dans tous les cas il ne faut surtout pas  combattre les problèmes psychologiques apparaissant dans le présent. Il est préférable d'accomplir ce à quoi ils servent: c'est à dire la localisation et la réhabilitation des parts antérieurs manquantes. 

Une fois cela accomplit les problèmes psychologiques présents disparaissent car ils ne sont plus nécessaires. Il n'y a pas à les "guérir", mais juste à accomplir ce à quoi ils servent. Un moyen pour en être vraiment, profondément et définitivement libre. Cela permet d'éviter le risque de simplement les déplacer pour finalement les retrouver ailleurs!

 

IV) Réhabiliter

Trouver et dire ne suffisent pas. La parole est néanmoins libératrice du silence qui, dans la vie de certains, est une immense douleur. Pouvoir dire sans être jugé est extrêmement important. C'est aussi extrêmement rare. Cela explique le bien être qu'on ressent quand on peut dire sa vie à une personne neutre et bienveillante. De plus en formulant, en se donnant la peine d'exprimer, ça oblige à structurer et à clarifier... tout cela est profondément bénéfique.

C'est bénéfique, mais ça ne libère pas s'il ne s'accomplit quelque chose d'une autre nature. Ce quelque chose en plus peut se faire spontanément ou, le plus souvent, il faut l'accompagner. 

Ce quelque chose en plus c'est la réhabilitation. C'est le fait de rencontrer dans le ressenti ces parts de soi localisées pour les accueillir, les entendre, les renseigner, les éclairer etc... Celui que nous sommes aujourd'hui a compris ? et bien il faut aussi aider celui qu'on était à comprendre aussi. 

L'information que nous avons intégrée dans le présent doit être offerte à celui qu'on était et qui ne l'avait pas encore intégrée. Un peu comme un "copier coller" entre deux zones de texte sur un document, on fait ici un copier coller" entre le présent et le passé, entre le haut et le bas de la feuille de notre vie. 

Cette comparaison commode avec le "copier coller" ne rend pas compte de la délicatesse et de la nuance de l'opération. Mais il montre bien que si l'information est dans notre conscience présente cela n'implique pas que notre passé en bénéficie.

Le présent peut être une ressource pour le passé qui ainsi offre une base consolidée à celui que nous sommes aujourd'hui.

Suite de l' exemple du paragraphe précédent: Après la phase de localisation, la mère angoissée d'aujourd'hui peut s'appuyer sur son angoisse pour "entendre" cette grand-mère qui a perdu un enfant. En l'entendant aujourd'hui elle " libère" enfin cette douleur qui a été "criée" intérieurement par la grand-mère sans jamais être vraiment entendue.  Les problèmes psychologiques (apparents) du présent  ne sont en fait qu'une invitation à écouter et réhabiliter, par la reconnaissance, le vécu de cette grand-mère.  

De cette rencontre avec ceux qu'on a été et ceux dont on est issu, résulte une affirmation de soi sans ego dans laquelle on se sent plus entier. On y a plus de présence et moins de vulnérabilité. Cela conduit à une nouvelle capacité à rencontrer les autres.

 

PSYCHOTHÉRAPIE
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