La première étape de la vie est déjà une étape de communication
(mais elle peut n'être que relationnelle). Ce début
nécessairement fusionnel entre la mère et l'enfant devra évoluer vers une
individualisation au moment de la naissance.
Ce moment de la naissance est l'objet d'une préparation où la future
maman est guidée par des praticiens de santé (surtout des sages-femmes,
mais aussi médecins, kinés, sophrologues etc).
L'aspect "conscience de son anatomie" et "connaissance des
mécanismes de l'accouchement" y sont généralement bien faits. Plus la
capacité à se relaxer qui est essentielle.
Ce qui est moins courant, c'est de préparer la mère à rencontrer l'enfant
qu'elle porte, comme étant déjà un individu. Il est important de l'aider à accomplir
l'individualisation avant la naissance afin de rendre
la venue au monde comme une rencontre et non comme une séparation.
L'haptonomie s'occupe de cela par un vecteur tactile remarquable. Cela peut se
faire aussi par la pensée ou par la parole. Cela doit rester simple, profond,
senti, spontané.
Cette rencontre prénatale permet une individualisation rendant la naissance
moins douloureuse, moins comme une séparation... Elle permet une meilleure
situation postnatale, autant pour la mère que pour
l'enfant.
Quand il y a une résistance à cette rencontre, celle-ci doit être
respectée. On ne devrait pas dire à la mère "Mais si faites-le,
faites, un effort". Cela risque fort de la culpabiliser et nous ne ferions
que nous éloigner du résultat espéré.
Cette résistance peut se produire soit du fait de la mère, soit du fait de
l'enfant. Dans ce cas, une écoute ou une thérapie de type maïeusthésique
permettra de comprendre le sens de cette résistance, de localiser ce qui lui
donne tout son sens et de libérer ce qui est bloqué
Par exemple une femme qui n'aime pas l'enfant qu'elle a été aura du mal
à sentir l'enfant qu'elle porte. Il peut aussi y avoir eu un moment
d'angoisse dans l'environnement que l'enfant a ressenti et il peut s'être
"recroquevillé" pour se protéger sans que la mère soit en cause.
Il peut aussi y avoir les deux en même temps... et bien d'autres situations!
La
mère: Quand il s'agit de l'histoire de la mère, on aide la mère.
L'enfant:
Quand il s'agit de celle de l'enfant, on aide l'enfant (il a beau être
"tout neuf" il a déjà un vécu).
Les
deux: Quand il s'agit des deux, on aide les deux.
Mais peut-on faire une thérapie de type maïeusthésique à un enfant en
situation prénatale? Oui, à travers les ressentis de la
mère. Elle va
essayer "d'entendre" son enfant plus que de
l'apaiser. Elle va lui
apporter les éclairages manquants sur les situations en cause. Elle va aussi
mettre l'attention sur l'enfant qu'elle portait au moment du problème (le
même enfant, mais plus tôt dans la grossesse) et apporter à ce dernier la
sécurité, la chaleur et l'information qu'il n'a pas reçues à ce moment-là.
Pour mieux comprendre comment cela se passe lire la page psychothérapie.
Comme cela l'a été pour nous à notre naissance, il faut savoir que
cet être qui vient au monde passe d'un état de satiété continue
à un état d'alternance de la satiété et du manque. L'air, la température,
la nourriture, la présence de l'autre... de tout cela il y a plus ou il y a
moins, et de
façon discontinue.
Cette expérience nouvelle est sa première
expérience d'individualisation et il lui faudra trouver des
stratégies pour traverser les moments de manque.
C'est pour cela qu'il sera important de l'entendre. Quand un enfant
pleure,
le réflexe de son entourage aimant est de le prendre pour le calmer. Si c'est
beaucoup mieux que de ne pas le prendre, c'est moins bien que de l'entendre.
Son pleur est l'expression d'un ressenti avec le seul langage à sa
disposition à ce moment de sa vie.
Il faut apprendre à écouter un pleur comme un
langage, comme une conversation et non pas
comme quelque chose qu'il faut arrêter! Imaginez
qu'à chaque fois que vous avez quelque chose à dire et que vous commencez à
parler, une âme charitable vienne... pour vous aider à vous taire! Même
fait gentiment... c'est insupportable!
Un bébé dont on écoute le pleur s'apaise plus vite qu'un bébé qu'on
essaie de calmer.