Pour bien comprendre la différence
entre la relation et la communication nous devons encore parfaitement
distinguer l'intérêt et l'attention
L'intérêt
se porte sur les choses. On dira qu'on
s'intéresse à quelque chose.
L'attention
se donne aux individus. On dira qu'on donne de l'attention à
quelqu'un. Malheureusement souvent on ne la donne même pas... on la prête.
Et comme pour les banques on peut se demander si on ne prête pas avec
intérêt...
L'intérêt et
l'attention sont si mêlés qu'on confondra facilement l'un avec l'autre.
Pourtant
ce n'est pas du tout la même chose au point que :
La
communication est basée sur l'attention
La relation est basée sur l'intérêt
Quand il n'y a ni
l'un ni l'autre, qu'il n'y a plus d'intérêt et pas encore d'attention, on parle de
déprime. C'est
une phase intermédiaire dont vous trouverez le développement dans la
rubrique psychothérapie (si vous souhaitez la consulter dès
maintenant, cliquez sur le mot)
Examinons donc
les deux états (relationnel et communicant).
La relation, c'est quand il y a
plus d'intérêt
que d'attention. Être relationnel, même si ça peu sembler curieux
au premier abord, c'est être relié, attaché, ne pas avoir d'autonomie et être dans l'affectivité
Cette affectivité perturbe les échanges ainsi que notre équilibre. Alors nous compensons
cela en dépensant beaucoup d'énergie sans pour autant nous sentir comblés par
les résultats. Quand nous sommes relationnels, nous pouvons être confrontés
à deux types de liens et de ruptures.
Liens
recherchés Quand les informations subies sont agréables nous
aboutissons à un attachement recherché. L'intérêt nous mobilise ici
dans un souci de profit. Ce que l'autre nous montre ou
nous adresse nous fascine, nous éblouit, nous
emballe... curieusement
chacun de ces mots montrent combien l'affectivité ici nous empêche de
voir et nous prive de liberté. Nous parlerons de rupture
fascination. Nous y sommes attachés (affectivité), mais ne
voyons pas l'autre en tant qu'individu car nous sommes éblouis par ce
qu'il nous montre. L'intérêt y empêche
l'attention.
Liens
rejetés Quand les informations subies sont pénibles nous
éprouvons le besoin de prendre de la distance. Nous parlerons alors de rupture
répulsion. Ce besoin de nous protéger nous conduit aussi à
ne pas voir l'autre. L'intérêt sera ici mobilisé par un souci de performance
dans l'évitement... empêchant bien sûr l'attention. Mais
curieusement, ce que nous détestons le plus... est aussi ce qui nous
obsède le plus (qu'est ce qui alimente le mieux les conversations et les
pensées?) On dit alors qu'on est contre
et qu' on s'accroche... on multiplie les reproches...
ces mots aussi curieusement reflètent bien combien en voulant s'en
éloigner
on s'y colle, on s'y attache ( le plus amusant est sans doute le mot "re-proche")
Dans
la relation on est toujours distant. Que les ruptures soient
par fascination ou par répulsion, l'autre n'y est pas vu. On y
trouve les réactions, l'émotion, le blindage, la vulnérabilité...
C'est une façon d'être proche sans
affectivité. Nous y témoignerons de plus
d'attention et de moins d'intérêt. L'affectivité
c'est soit quand on a besoin de l'autre, soit quand on a besoin de s'en
protéger (en rapport avec nos manques à combler et nos vides à ne pas aggraver).
La chaleur
humaine c'est quand on est ouvert à
l'autre sans en avoir besoin et sans s'en protéger.
La
seule façon de se libérer des liens de la relation, c'est de devenir
communicant. Que les ruptures soient par fascination ou par
répulsion elles ne nous libèrent pas. Quand on refuse d'être communicant
(ouvert), on ne peut pas au moins ne pas être en relation (lié)
La pulsion de confort
nous
pousse à ces ruptures, mais en même temps la pulsion
de vie nous pousse à ces liens involontaires car ces
liens garantissent de ne pas perdre les zones de vie qui y sont associées. Grâce à ces
liens, nous saurons y revenir en temps utiles pour en retirer la richesse
d'expérience. Grâce à eux, la non communication présente
trouvera une communication ultérieure.
C'est un peu comme un
mécanisme de sauvegarde de fichiers informatiques garantissant contre les risques
d'effacements intempestifs.
De même à chaque réactivation ultérieure par des circonstances
similaires c'est un peu comme quand vous allumez votre ordinateur et qu'un
message vous invite à faire des mises à jour par live update de ces
fichiers en attente. Vous restez libres ou non de vous connecter à Internet
pour faire ces mises à jour ! Si vous ne le faites pas, il y aura un autre
message plus tard.
Ces liens sont-ils si nécessaires ?
Nous aurions plutôt envie de nous en défaire et de pester contre eux, car ils nous encombrent et sont source
d'affectivité ! Nous aimerions parfois "formater le disque dur" et
tout recommencer à zéro ! Et bien non... car ils sont nécessaires.
Même les
instants pénibles contiennent quelque chose de précieux: l'expérience
qui s'y trouve, et qui pourra nous éclairer ultérieurement dans
d'autres circonstances de vie... puis celui que
nous avons été à cet instant, qui attend toujours le réconfort
et l'explication qu'il n'a pas reçu. Oublier cette part de soi revient à
fragiliser sa base, son assurance, son équilibre. Pour plus de détails, vous
pouvez lire les pages structure
corporelle et structure psychique ainsi que Liens
entre le passé et le présent ou plus complètement parcourir
l'ensemble des pages psychothérapie et maïeusthésie.
Dans la communication on est toujours
proche, sans affectivité ni
vulnérabilité On y trouve la
sensibilité et la lucidité (capacité à percevoir avec acuité). Dans la
communication on est très proche et très chaleureux... mais parfaitement
distinct.
Il est urgent de faire clairement la différence entre le fait
d'être distant (c'est à dire
loin) et celui d'être distinct (c'est à dire non fusionné)