Toute approche du management doit prendre en compte au moins
les facteurs suivants
La bonne
distance. J'entends souvent les cadres ou les directeurs que
j'ai en formation me déclarer que leur difficulté c'est de trouver la
bonne distance. Trop loin les collaborateurs ne suivent plus... trop
près
il devient difficile de leur faire des reproches quand ça ne va pas.
Alors quelle est la bonne distance?
La bonne
distance, c'est pas de distance du tout.
Lire l'article de janvier 2001 sur la
bonne distance en management
Il est néfaste d'être distant. Il est fondamental d'être distinct.
Être proche sans se mettre à la place
(voir
le dossier sur les dangers de l'empathie
et/ou l'article de
novembre 2000 sur ce thème
Pour ce qui est de faire des
recentrages ou des critiques, des restructurations etc... Craindre d'être
proche signifie dans ce cas, que cela ne gêne pas de causer un problème à
une personne si on ne la voit pas. C'est à dire qu'on est incapable d'assumer
la décision que l'on prend et sa conséquence.
Ou bien la décision n'était pas
fondée et alors il ne fallait pas la prendre, ou bien elle l'est, et il n'y
a pas à en être gêné. Être responsable c'est être capable d'en
entendre la conséquence chez celui qui est concerné et de le comprendre
sans détour. On ne peut diriger correctement en recherchant
l'irresponsabilité par la distance.
La
différence entre la relation et la communication. La
relation
favorise l'affectivité et le copinage alors que la communication
permet d'avoir plus de considération, plus de respect et de
liberté,
plus de partenariat, plus de clarté dans les échanges...
Alors que les
dirigeants ont bien pointé les
pièges du copinage et de l'affectivité dans le
management... ils gardent leur distance... mais ils organisent des pots, des
repas, parfois des rencontres sportives entre les membres du personnel et
des cadres... et sans s'en rendre compte provoquent le copinage qu'ils
voulaient éviter.
Le
copinage, engendre l'exploitation de l'un par l'autre et réciproquement.
Du fait de ce qu'ils ont vécu ensemble, chacun des deux se sent autorisé à
demander une faveur à l'autre sans tenir compte de lui? Cela engendre
progressivement une pression qui conduit à
l'inverse du résultat souhaité.
Par
contre, toutes ces activités de rencontre faites dans un état communicant
peuvent être profitables... mais elles ne
remplacent pas la communication. Quand celle-ci fait défaut, le résultat est
pire.
C'est comme
la mode des tables rondes dans un coin du bureau du directeur. Cela peut
être extrêmement commode pour une mini réunion. Mais n'oublions jamais
qu'il vaut mieux être communicant derrière un bureau que relationnel
autour d'une table!
La
différence entre ce qui est produit
(quelque chose) et celui qui produit (quelqu'un).
C'est sans doute un des
points le moins connu. Dans le monde professionnel, il est courant de
répéter comme un credo moderne absurde
: Il faut
savoir se vendre! Cela montre clairement
que le distinguo entre l'objet produit et
l'individu qui produit cet
objet n'existe
pas.
En réponse
à cette phrase irrespectueuse, je répondrai
que même une prostituée ne fait que vendre un service... car le client n'est pas son
propriétaire. Celui
qui se vend est bien plus déshonoré qu'une prostitué car il ne
s'appartient plus. Celui à qui il s'est vendu est devenu son
propriétaire... il en est l'esclave.
Peut-être
objecterez-vous que ce n'est qu'une façon de parler? Mais toute notre
culture, basée sur l'intérêt (plus que sur l'attention), y participe. Même
à l'école l'enfant est souvent identifié... à ses notes.
La religion (dont on attend plus de délicatesse) véhicule que "on reconnaît
l'arbre à ses fruits". Dans la vie de tous les jours, si votre conjoint
vous dit que le plat que vous lui avez cuisiné n'est pas bon, vous pensez
aussitôt que c'est vous qui êtes mauvais(e)!
"Il faut
savoir se vendre" est une phrase tout simplement stupide et
rétrograde! Dans les activités professionnelles, personne ne se vend : Un
employé loue sa compétence à un employeur à qui il vend sa production. L'entreprise
achète la production, mais pas le producteur.
Ceci peut
même être d'une aide inestimable pour ceux qui font des recherches
d'emploi. Il ne vont pas (la tête basse)
se vendre (tout en pensant qu'ils n'ont pas de valeur). Il vont plutôt
définir leurs domaines de compétences et vendre (la tête haute) ce qu'ils
sont capables de produire. Leur démarche s'assimile alors à celle d'un
commercial. La transaction est devenue digne et saine pour tous.
Les trois
points ci dessus permettent de meilleurs entretiens
individuels d'évaluation, de meilleurs
recentrages lorsqu'une production n'est pas satisfaisante, une plus
grande
capacité à dire non, sans briser la communication (quand il n'y a pas d'autres
solutions que le non).
Vous pouvez
lire aussi les articles
Chercheurs
d'emploi
La bonne distance dans le management (8 pages)
Assertivité (13 pages)
Le danger de convaincre (17 pages)